Il est bien difficile de croire au bonheur qu’on irait conquérir telle une proie. Fol espoir que d’entendre arracher ce soleil intérieur qu’on ne pourrait ni proclamer, ni même dompter. Le bonheur s’invite, s’immisce en nous comme une lointaine et douce musique sans qu’il nous faille le convoquer. Il s’installe imperceptiblement, reléguant la simple joie au rayon des émotions éphémères et moins durables. Le bonheur caresse la quiétude et embrasse la sérénité, quand rien ne semble plus devoir troubler le présent, lorsque les lendemains ne présagent aucun fracas. Il semble signer un monde où l’harmonie s’annonce enfin, quand les rêves prennent corps et se font réalité et que doutes et tourments désertent. Il se fait apesanteur, sa légèreté soudaine congédie les états d’âme, les angoisses, les doutes. Il nous offre une communion avec le monde en nous proposant de croire « qu’ici, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » ; il nous propose un onguent de l’âme, un sou