Elle était évidente et belle et sans artifice comme une rose pâle au soleil de juin. Dans la tiédeur ouatée de cette brasserie de la rue Jehan-de-Beauce, elle paraissait m'attendre tranquillement, sur la banquette de cuir sombre où sa robe de soie légère faisait une tache claire et gaie vers laquelle je me sentais aspiré comme la phalène affolée que fascine la bougie vacillante. Sans réfléchir, je me suis assis près d'elle. Pendant que je lui parlais, ses doigts graciles trem … blaient à peine pour faire frissonner un peu le mince filet de fumée bleue montant de sa cigarette. " Ne dites rien mademoiselle, je ne veux pas vous importuner. Je ne cherche pas d'aventures. Je n'ai pas de pensées troubles ou malsaines. Je ne suis qu'un pauvre homme prisonnier de sa haine, qui cherche un peu d'amour pour réchauffer son cœur glacé à la chaleur d'un autre cœur. Ne me repoussez pas. Allons marcher ensemble un instant dans la ville. Ouvrez-moi votre âme l'es...
Un petit peu de printemps ...Les hirondelles sont de retour !!! Il finira bien par arriver, en attendant, les premiers escargots se régalent de mes rares jonquilles !!! Les grenouilles se font belles en cuisses ... Le printemps c'est la saison où les garçons commencent à comprendre ce que les filles ont su tout l'hiver !!! Tout vit et se pose avec grâce, Le rayon sur le seuil ouvert, L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe, Le ciel bleu sur le coteau vert ! La plaine brille, heureuse et pure; Le bois jase ; l'herbe fleurit. Homme ! ne crains rien ! la nature Sait le grand secret, et sourit. Victor Hugo - Le printemps
Il n’est pas là tout le temps. Il vient la nuit. Enfin… certaines nuits seulement. Il se cache dans les coins sombres et, de là, il me regarde. Il ne parle pas, mais il m’empêche de dire un mot. Il me réduit au silence, avec des menaces. Une fois, j’ai voulu en parler à maman. Mais je l’ai vue si inquiète, si triste… que j’ai préféré me taire. Et si jamais le monstre lui faisait du mal, à elle ? C’est ce qu’il me souffle, d’ailleurs. Il s’approche tout près de mon oreille, et me murmure que si je parle, il arrivera des choses terribles à ma maman. Et moi, je ne veux pa s qu’elle souffre ... Chuuuut !!! Il y a un monstre dans ma chambre. Alors je me tais. Je supporte. Mais j’ai peur. Une peur immense. Il m’arrive de pleurer, parce que je ne veux pas aller dormir. Je ne veux pas rester seul. Mais maman me dit d’y aller quand même. Parfois, elle m’accompagne, elle regarde sous le lit, inspecte les coins, et me dit : — Tu vois ? Il n’y a rien ici ! Mais une fois qu’elle s’endort… le monst...
Commentaires